Test Bang & Olufsen Beosound A5 : la classe sonore à emporter partout, mais surtout dans la maison (2024)

Annoncée en avril 2023, la Beosound A5 a été créée en collaboration avec le studio de design GamFratesi, qui s'est inspiré ici de la radio FM Beolit 607 sortie au début des années 1960. Portable, ou plutôt transportable, l'A5 s'inscrit dans la continuité des Beosound Level et Beosound Emerge, puisqu'elle affiche une dimension connectée.

Qu'on applaudisse ou non ce véritable éloge au design scandinave, tout en épure et tons froids, la BeosoundA5 est une enceinte qui va jusqu'au bout de ses idées. L'aspect panier peut prêter à sourire, mais Bang & Olufsen ne tombe pas dans l'excès de style. Tout est simple, mais efficace, ce qui fait de l'A5 un produit hautement photogénique et particulièrement agréable à l'usage.

L'enceinte s'organise autour d'un châssis central en polymère, astucieusem*nt camouflé par des grilles tissées amovibles, un capot et une base en aluminium, ainsi qu'une poignée de transport en chêne. Notre version testée, baptisée Nordic Weave, constitue déjà une belle entrée en matière. La seconde déclinaison, un peu plus dispendieuse, délaisse cette grille pour des lamelles de chêne foncé, une poignée toujours en chêne foncé et des éléments en aluminium anodisé gris anthracite.

Pas uniquement produit d'apparat, la Beosound A5 est clairement dans ce qu'il se fait de plus sérieux en la matière. Oui, la forme est un peu prétentieuse, mais la construction suit. L'assemblage est irréprochable, sans visserie apparente, et le tout est très peu salissant. Par ailleurs, l'enceinte est certifiée IP65 et peu donc résister à de nombreuses éclaboussures d'eau ou jets de poussières. Il faut toutefois la tenir éloignée des piscines et autres plans d'eau car elle n'est absolument pas waterproof. En outre, cette résistance aux éléments ne concerne pas vraiment les parties en bois ni la grille tissée.

On s'en doute, son poids de 3,7kg n'en fait pas une référence de portabilité. Pourtant, nous sommes dans des eaux bien plus raisonnables qu'une JBL Boombox3. La BeosoundA5 reste envisageable dans quelques cas nomades et peut être rangée dans la plupart des sacs à dos.

Plus encore que la Beosound Level, qui offrait le minimum vital en matière de connexion filaire, la BeosoundA5 ne propose à l'utilisateur qu'un port USB-C dédié à la recharge. Du 100% sans-fil, donc.

Rien à dire sur la prise en charge des différents protocoles, ni sur la stabilité du Bluetooth. Ceci étant, ce double fonctionnement entraîne quelques complexités. Par exemple, la BeosoundA5 ne se connecte jamais automatiquement en Bluetooth à l'allumage, tandis que le bouton dédié (sur l'enceinte) n'est là que pour enclencher un nouvel appairage. Il est donc nécessaire, pour se connecter, de retourner dans les options Bluetooth du téléphone. Autre élément à prendre en compte: le volume sonore des deux modes n'est pas synchronisé. En basculant par exemple du mode Bluetooth au mode Spotify Connect, il est tout à fait possible de passer d'un volume faible à un autre très élevé.

Enfin, l'option Paramètres Sonores applique des fonctions davantage portées sur l'ergonomie. On retrouve dans ce menu la calibration de l'enceinte en fonction de la pièce. Il est préférable de relancer cette calibration à chaque nouvelle position de l'enceinte —c'est pourquoi cette opération ne prend que quelques secondes.

Nous avons déjà croisé plus simple en matière d'architecture audio. En effet, Bang & Olufsen brouille légèrement les cartes puisque sa Beosound A5, malgré une représentation sonore annoncée comme omnidirectionnelle, n'applique pas une symétrie des haut-parleurs sur les deux faces. En façade (côté logo), le constructeur place un large woofer de 13,3cm et un tweeter à dôme de 2cm. Cette disposition frontale s'accompagne de deux petit* haut-parleurs large bande placés à l'arrière dans la courbure de l'enceinte, pointés vers l'extérieur donc.

Cette topologie originale reproduit un son 360° via un système de faisceaux sonores, principalement grâce aux transducteurs large bande. Ainsi, si ces derniers fonctionnent sur une approche stéréo dans le principe (un canal dédié par haut-parleur), le signal de l'un est en partie réinjecté dans l'autre. Le second mode Front resserre cet effet par rapport au mode Omni, sans toutefois l'annihiler.

À l'écoute, nous retrouvons quelques caractéristiques des précédentes enceintes comme la Beosound Level, voire les Beolit. Sensiblement moins équilibrée qu'une JBL Boombox3, elle affiche un caractère assez rond avec une pointe marquée dans les bas-médiums, ainsi qu'un petit creux dans les aigus. Le son est ainsi puissant sans être agressif, avec une légère tendance à adoucir les voix et les instruments type guitare électrique. Mais loin d'abandonner cette gamme de fréquences dans une pente sans fin, la B&O possède une assez bonne extension dans ce registre, et surtout une certaine richesse. Le niveau de détail est étonnamment bon, le tout sans sibilance.

Plus à l'aise dans les styles simples et puissants que sur du classique, la BeosoundA5 n'en reste pas moins polyvalente. À défaut d'afficher une grande linéarité, son tweeter fait preuve d'un très bon niveau technique. De son côté, malgré une bonne réserve de puissance, le haut-parleur de basses mise un peu trop sur sa bosse dans les bas-médiums. Si ce trait de caractère apporte une réelle sensation d'impact, il met aussi en valeur le manque d'équilibre dans les très basses fréquences. L'A5 descend très bas, mais manque de précision en dessous des 80Hz. L'enceinte ronronne, déborde également, en tout cas à très haut volume. On peut noter toutefois une certaine amélioration une fois la calibration acoustique effectuée.

Sans surprise, nous n'avons pas noté de différence particulière entre la qualité Bluetooth et la qualité wifi. D'une manière générale, la Beosound A5 est une enceinte joueuse et particulièrement agréable à l'écoute, mais pas un modèle de neutralité ni incroyable techniquement.